Tous uniques, chacun de nos pulls a son histoire..
11/10/2021
Camille, comme un tourbillon, est passionnée! Elle explore, cherche, teste, s’interroge, développe et fait des expériences. Son terrain favori: le cheveu. Depuis quelques années déjà, elle étudie le champ des possibles à partir de cette matière première disponible (car jetée et incinérée de nos jours) aux multiples qualités.
Au fil de notre conversation elle m’explique son parcours et dans l’énergie de la discussion relate tous azimuts :
Sa collaboration avec un artisan tapissier. Le savoir-faire de celui-ci mêlé aux connaissances qu’elle a acquises leur permettent de faire dialoguer cheveux et technique. C’est ainsi qu’ils regarnissent des chaises en remplaçant le crin par un amalgame capillaire.
Sa participation au projet Ukronie à Toulouse: un appel à projets innovants visant à réduire l’emprunte carbone dans l’habitat. A cette occasion, elle développe une briquette issue de l'interaction moléculaire entre le kaolin, argile brique adobe et cheveux. Le résultat lui confirme la propriété isolante et structurante de la fibre. Ces briques ont ensuite été montées en dôme pour réaliser un petit habitat présenté en juin 2018 au jardin botanique de Toulouse.
La construction d’une cabane de structure métallique recouverte d’une sorte de «feutre de cheveux». Dans ce nid, isolé phoniquement, elle peut se lover, protégée du brouhaha estudiantin l’entourant et s’y retrouve pour aller de l’avant.
Aux Beaux-arts de Toulouse, comme une évidence, elle décide de dédier son mémoire aux cheveux, un sujet difficile à valoriser. Cela la renforce dans son envie de dépassement et de persuasion «Je dois mettre les bouchées doubles pour convaincre de la pertinence du sujet»
«L'écriture du mémoire, en vue de la réalisation du projet de diplôme, a été une étape durant laquelle j'ai tout mis à plat. Puis à partir de ce moment-là, l’envie de faire un fil et des textiles qui coïncidaient avec la problématique du mémoire».
Le projet devient concret lorsqu’elle récupère des ballots entiers de cheveux.
Commence alors une formidable épopée dans le Tarn et l’Ariège, faite de rencontres avec des artisans filateurs et tisseurs d’exception. L’émotion dans les échanges et la transmission de savoir-faire ancestraux avec, au bout, la mise au point d’un fil continu qui soit utilisable sur une machine à tricoter.
A l’arrivée une micro-série capsule de vêtements et d’accessoires réalisée à partir du cheveu !
«L'aboutissement de plusieurs années de travail personnel, de plusieurs mois d'échange et de recherches avec mes partenaires».
Aujourd’hui et jusqu’à fin Octobre une campagne de levée de fond est en cours pour
«financer une partie de la recherche et du développement et pérenniser le projet en créant une entreprise»
je vous engage vivement à aller en découvrir beaucoup plus et à participer !
crédit photo.@Camille Routélous ©Julie Cousse Photographe
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